Le projet
Deux ans après notre première discussion collective, nous avons signé, le 22 mai 2025, l’acte d’achat des terres et des bâtiments qui sont aujourd’hui la propriété de notre coopérative La Ferme du Jarrioz.
À terme, nous y développerons des activités de maraîchage, boulangerie paysanne, restauration, élevage d’ânes!
Pour les prochains mois, nous nous consacrerons à la rénovation de la maison principale ainsi qu’à la mise en place des deux premiers ateliers de productions.
Les terres
La ferme du Jarrioz est située dans la plaine fertile de Moirans, au sud du Pays Voironnais ; juste à côté du cours de la rivière Isère et au pied de la pointe nord du Vercors.
Sur nos 18 hectares de terre, 11 sont en propriété et 7 sont en fermage auprès du Pays Voironnais. Comme la ferme se trouve au dessus de la nappe phréatique de l’Isère, l’eau est très accessible.



Les bâtiments
Les bâtiments de la ferme comprennent un appartement habitable de 100m2 ainsi qu’une grande maison à rénover. Ces espaces permettront à terme de loger une partie des travailleur.euses de la ferme. mais aussi les saisonnier.es et stagiaires.
Les bâtiments agricoles accueilleront les espaces de travail et chambres froides du maraîchage, les silos, la meunerie et le fournil des paysan.nes boulanger.es, nos bureaux, ainsi que des espaces d’accueil et de convivialité et un espace de cuisine à l’usage des travailleur.euses de la ferme.



Les valeurs et les objectifs
Autonomie alimentaire locale
Notre vocation est de construire et d’entretenir une ferme en polyactivité pérenne dont les produits sont à destination des habitant·es de Moirans, du Pays Voironnais et de l’Isère. Notre objectif est de contribuer à renforcer l’autonomie alimentaire du territoire.
Écologie
En rupture avec le modèle de l’agriculture industrielle, nous envisageons les pratiques agricoles comme nécessairement ancrées dans un milieu de vie naturel. Rendre sa fertilité au sol, régénérer la biodiversité, préserver la qualité de l’eau sont des enjeux agricoles essentiels.
Réempaysannement
Nous pensons qu’il est nécessaire de réinvestir collectivement les champs, de démultiplier les projets d’installation agricole, de reprendre la terre aux machines. Pour que ce renouveau paysan ait lieu, il faut que les conditions du travail agricole s’améliorent. Nous nous inscrivons dans le sillon des cultures paysannes qui ont su bâtir des modes de vie compatibles avec leur milieu naturel.
Solidarité
Aujourd’hui, la précarité alimentaire progresse dans notre pays. Le recours à l’aide alimentaire continue d’augmenter et, en 2023, 10 % des ménages français déclarent être en insuffisance alimentaire. Devant ce constat, nous souhaitons prendre part aux dynamiques en cours (comme la sécurité sociale de l’alimentation) afin de rendre les nourritures paysannes accessibles au plus grand nombre.
Éducation populaire
Le Jarrioz entend se faire un relais des savoir-faire agricoles pour que les installations paysannes se démultiplient ; sensibiliser à l’écologie à partir des réalités de la ferme ; accueillir sur place des projets pédagogiques.
La structuration juridique

Nous avons choisi de créer deux structures : une coopérative et un GAEC.
La coopérative existe déjà, il s’agit de la SCIC (société coopérative d’intérêt collectif) La Ferme du Jarrioz. C’est elle qui est propriétaire des bâtiments et des terres. Elle est l’outil de coordination de l’ensemble des acteurs et actrices de la ferme (agriculture, habitation, accueil).
Le GAEC (groupement agricole d’exploitation en commun) sera créé début 2026. C’est lui qui portera les activités de maraîchage et de paysannerie-boulangerie.
Il sera donc locataire de la coopérative.
À horizon 5 ans, le GAEC sera lui-même transformé en coopérative (une SCOP, société coopérative de production) de manière à pratiquer une gestion horizontale des activités agricoles et à garantir une meilleure protection sociale à toutes les personnes impliquées dans l’exploitation.
Par ailleurs, le projet est suivi depuis le début par la foncière Terre de Liens qui envisage de racheter une partie des terres et des bâtiments du Jarrioz afin de réduire notre dépendance aux banques.
Leur comité délibératif se tient cet été. On croise les doigts !
Pourquoi une coopérative ?
Au coeur de notre structuration, nous avons fait le choix de placer une coopérative.
Créée début 2025, La Ferme du Jarrioz est une SCIC, une société coopérative d’intérêt collectif.
Plusieurs raisons à ce choix :
Type de propriété – C’est la coopérative qui est propriétaire des bâtiments et des terres de la ferme. On se situe hors du cadre de la propriété privée individuelle car les personnes ne sont pas directement propriétaires, elles sont sociétaires de la coopérative.
Cadre démocratique – La forme coopérative est pour nous la meilleure base pour construire une organisation démocratique où les décisions importantes sont prises en commun, les responsabilités sont partagées et les prises de pouvoir illégitimes sont empêchées.
Non-lucrativité – Les activités de la coopérative ne seront pas source d’enrichissement personnel. Nos statuts rendent impossible de générer du profit. Une fois que la structure aura remboursé ses prêts, l’argent généré sera entièrement réinvesti dans la ferme.
Non-spéculation – Sortie du marché immobilier et foncier, la ferme n’a pas vocation à être revendue. Sa transmission ne se fera pas par une vente, mais au fil du temps via des entrées et sorties successives de coopérateur·ices qui prennent part aux différentes activités du lieu.
En un mot, la forme coopérative nous permet d’envisager la ferme du Jarrioz comme un commun.

Les dynamiques collectives/de territoire dans lesquelles on s’insère
La Ferme du Jarrioz est elle-même sociétaire d’une autre coopérative : la SCIC Les Fermes partagées, qui accompagne des installations paysannes en collectif sur le plan juridique, technique et humain, et promeut l’usage de formes coopératives dans le milieu agricole.
Grâce aux Fermes partagées, nous sommes en réseau avec d’autres fermes collectives de la région comme la Clé des Sables, les Volonteux, la ferme de Chalonne ou le Courtil de Quincieux.
Depuis un an, nous avons également tissé de nombreux liens de coopération avec les fermes de la plaine et de ses alentours : avec La Amapola (Moirans), la Ferme du May (Vourey), la Poule aux fruits d’Or (Saint-Etienne-de-Crossey), avec Jean-Pierre Michallat (Moirans), ainsi qu’avec la pépinière Forêt Spirée (Moirans).
Enfin, nous sommes en lien avec de nombreuses structures qui nous aident à préciser et améliorer notre projet, et nous sont d’une aide précieuse face aux problématiques techniques que nous rencontrons : l’Addear 38, La chambre d’agriculture de l’Isère, l’AFOCG des Alpes, GAIA, la communauté de communes du Pays Voironnais, la commune de Moirans, la LPO, l’Atelier Paysan, le GFA de Chartreuse… La liste est longue, et non exhaustive !
Les membres du collectif

